Conakry, 14 avril 2025 – Dans le cadre de l’amélioration continue de la gouvernance des marchés publics, le ministère de l’Économie et des Finances, l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP) et le Groupe de la Banque mondiale ont procédé au lancement officiel de l’atelier d’évaluation du système national de passation des marchés publics de la Guinée, selon la méthodologie MAPS II. La rencontre, organisée dans un complexe hôtelier de la place, se tient du 14 au 16 avril 2025 en présence de nombreux acteurs institutionnels et partenaires techniques.
Cette initiative s’inscrit dans le prolongement des efforts de réforme entrepris par le gouvernement pour qualifier et rendre plus performant le dispositif national de commande publique. Elle vise à identifier les forces, faiblesses et opportunités du système actuel afin d’y apporter des améliorations structurelles et durables.
Une suite logique entamée depuis 2024
Selon M. Abdoulaye Keita, coordonnateur sous-régional du Groupe de la Banque mondiale, a rappelé que cet atelier s’inscrit dans la continuité de la formation initiale tenue en avril 2024. Celle-ci avait permis de sensibiliser les parties prenantes aux principes et exigences de la méthodologie MAPS.
A l’en croire, la validation de la note conceptuelle par le secrétariat MAPS en février dernier a ouvert la voie au lancement de l’évaluation officielle. « Au cours de ces trois jours, nous allons discuter des premiers constats issus de la revue documentaire, enrichis par l’expertise des acteurs guinéens, en vue de formuler des recommandations pertinentes », a-t-il indiqué.
Pour sa part, M. Issa Diaw, représentant du Groupe de la Banque mondiale en Guinée, a souligné l’importance stratégique de cet exercice. « L’évaluation MAPS permet d’orienter les réformes vers plus de transparence, d’efficacité et de crédibilité dans la gestion des marchés publics », a-t-il affirmé. Il a insisté sur l’urgence de renforcer l’intégrité du système, notamment dans le cadre des investissements majeurs à venir, comme ceux prévus dans le cadre du programme Simandou 2040.
Le processus MAPS se focalise sur quatre piliers fondamentaux :
Le cadre juridique et réglementaire,
Le cadre institutionnel et les capacités de gestion,
Les pratiques opérationnelles de passation des marchés,
La responsabilité, la transparence et l’intégrité.
Ces domaines seront explorés à travers une approche participative, impliquant les secteurs public, privé, la société civile et les partenaires au développement.
Un engagement politique fort
Dans son allocution, le ministre de l’Économie et des Finances, Mourana Soumah, a réitéré l’engagement du gouvernement guinéen à renforcer le système de commande publique dans le cadre de la refondation de l’État prônée par le Président de la République, le Général Mamadi Doumbouya.
Il a rappelé les principales réformes législatives engagées, notamment la loi 020/2012 et sa modification par la loi 028/2018, qui ont modernisé le cadre juridique en introduisant de nouveaux mécanismes comme les contrats de partenariat, les accords-cadres ou encore la préférence nationale. Il a aussi mis en avant la stratégie de digitalisation en cours, censée accroître l’efficacité et la lutte contre la corruption.
« Les marchés publics représentent un levier économique majeur. Leur bonne gestion reflète la qualité de l’exécution budgétaire et conditionne la réussite des projets publics », a déclaré le ministre.
À l’issue de cet atelier, un rapport préliminaire sera produit, validé par les parties nationales, puis soumis au secrétariat MAPS. La version finale du rapport est attendue d’ici juillet 2025. Elle constituera un document de référence pour orienter les futures réformes du système de passation des marchés en Guinée.
Cet exercice d’évaluation représente une opportunité pour le pays de renforcer la performance de sa commande publique, dans un contexte de mobilisation croissante des investissements nationaux et internationaux.
COM ARMP